Devenir psychologue : les métiers de la psychologie

 

Si la psychologie vous intéresse et que vous envisagez de travailler dans ce domaine, sachez qu’il n’y a pas un, mais des psychologues. Les différentes pratiques et fonctions ouvrent à des métiers très variés. Le point commun des métiers de la psychologie est d’expliquer et faciliter le fonctionnement psychique.

Pour se dire «psychologue », en France, il faut être titulaire d’un des diplômes requis pour avoir le droit d’exercer à ce titre. Tout le monde ne peut pas s’installer en tant que psychologue ; le titre est protégé, tout comme celui de psychothérapeute.

Le principal diplôme permettant d’accéder au métier et au titre de psychologue est le Master 2 (de psychologie bien sûr). Ce n’est pas le seul. Les « anciens » ont un DESS ou un doctorat. D’autres ont un diplôme dispensé par une des écoles autorisées comme, par exemple, le CNAM (conservatoire national des arts et métiers) qui délivre le diplôme de psychologue du travail.

Il n’y a pas non plus un diplôme de psychologue, mais de très nombreux diplômes : Voir la fiche Onisep ICI.

Une fois obtenu, le diplôme doit obligatoirement être présenté à un service de l’ARS (agence régionale de santé) qui enregistre tous les psychologues de France et qui délivre un numéro d’identification appelé « Numéro ADELI ». Ce numéro et cette liste officielle permettent de vérifier qu’un professionnel est réellement psychologue.

 

Que fait un psychologue ?

 

Le métier le plus connu est celui du praticien que l’on nomme souvent « psychologue clinicien », ce qui signifie qu’il est « au chevet du malade », c’est-à-dire qu’il observe, soigne, soulage. Il pratique la psychothérapie, comme le psychothérapeute, qui lui, n’est pas psychologue.

Plusieurs approches sont possibles :

* La cure analytique ou le suivi d’inspiration psychanalytique.

* Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) qui sont des thérapies courtes (généralement entre 10 à 25 séances) et qui ont prouvé leur efficacité pour soigner les troubles anxieux, les angoisses, les dépressions et surtout les TOC et les phobies.

* Les thérapies de groupe, familiales ou systémiques qui prennent en charge conjointement plusieurs individus unis par une même souffrance ou une relation familiale.

* D’autres techniques plus rares font appel au « cri primal », à l’analyse transactionnelle (qui repose sur les proportions « d’enfant, d’adulte et de parent » qui régissent nos actes), à l’art (art-thérapie, musicothérapie), à la gestalt (prise en charge psychocorporelle des émotions), aux animaux (dauphin, chevaux…)…

Le psychologue peut choisir une de ces techniques ou en combiner plusieurs et y ajouter d’autres types de rééducations : sophrologie, programmation neurolinguistique (PNL), kinésiologie, EMDR, hypnose, psychogénéalogie…Certains psychologues réalisent des bilans psychologiques ou neuropsychologiques : QI, personnalité, mémoire, attention, langage, motricité, fonctions exécutives (organisation, planification, inhibition, contrôle…). Selon les outils et l’expérience dont ils disposent, ils travaillent avec les enfants et/ou les adultes. Par exemple, il faut disposer au minimum de la WPSSI pour tester les enfants de moins de 6 ans, le WISC pour ceux de 6 à 16 ans et la WAIS pour les adultes au-delà de 16 ans.

Certains neuropsychologues proposent des séances de remédiation cognitive pour les enfants qui souffrent de troubles d’apprentissage (attention, mémoire, fonctions exécutives…) ou de troubles autistiques et/ou pour les personnes âgées victimes d’un AVC ou de troubles de la mémoire.

Quelques psychologues pratiquent les thérapies et les bilans, mais il est rare cependant qu’un psychologue soit complètement polyvalent : enfants et adultes, thérapies et bilans. Il vaut sans doute mieux se spécialiser dans un domaine (services proposés, pathologie, tranche d’âge) afin d’être plus efficace.

 

Où travaille le psychologue ?

 

Pour réaliser les psychothérapies et les bilans, il est possible de travailler en libéral,  en structures, ou les deux à la fois. Il est conseillé de travailler d’abord en structure afin d’accumuler de l’expérience avant de monnayer ses services en libéral. Il peut être difficile de se retrouver seul, en libéral, sans expérience. Quelques années en tant que salarié aident à prendre de l’assurance, à s’enrichir des conseils des collègues et à découvrir différentes pratiques.

Malheureusement, la pénurie de postes en structures oblige certains jeunes diplômés (ou moins jeunes) à tenter l’aventure du libéral sans avoir eu le temps de se former « sur le tas ». Il faut d’ailleurs être conscient de cette pénurie. La psychologie et ses métiers sont passionnants, mais la concurrence est rude, tant pour obtenir une place en Master 2, que pour trouver des stages et des postes. Il faut savoir aussi que de nombreux postes en structures ne sont proposés que pour des temps très partiels : 40 % ou même 20 % (soit un à deux jours par semaine).

Je précise que je travaille maintenant en libéral et que je ne prends plus de stagiaire. Cependant, j’ai créé un site pour les étudiants en psychologie à l’époque où j’étais encore psychologue scolaire et où je recevais très volontiers des stagiaires : Cliquer ICI.

J’accepte aussi de répondre aux questions des étudiants par mail, ou de remplir des questionnaires nécessaires pour la validation d’un module.

Le service public recrute sur concours : l’Education Nationale qui recrute les COP et, dès 2017, les psychologues scolaires, la fonction publique hospitalière, la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse)...

 

Qui embauche des psychologues ?

 

* Les hôpitaux ont besoin de psychologues pour le soutien psychologique des malades hospitalisés ou venant en consultation, le soutien des familles confrontées à un deuil ou un risque de décès, les annonces de handicap…

* L’Education Nationale emploie des psychologues pour réaliser des bilans, constituer des dossiers d’orientation et plus rarement pour apporter du soutien psychologique aux élèves qui le souhaitent. Le psychologue scolaire travaille en écoles maternelles et élémentaires et les COP (conseillers d’orientation psychologues) dans les CIO, les collèges et les lycées.

* Les prisons emploient des psychologues pour le suivi des détenus, sur leur demande ou sur injonction de la justice et pour la réinsertion des ex-détenus.

* Les pompiers ont besoin d’un temps (souvent partiel) de psychologue pour le soutien des victimes et des pompiers qui ont été choqués lors d’un accident ou qui ont été témoins de scènes insoutenables.

* Les maisons de retraite disposent de psychologues pour le soutien psychologique des résidents, les bilans cognitifs (mémoire essentiellement, voire bilans neuropsychologiques plus complets) et/ou la mise en place d’ateliers-mémoire ou d’un PASA (pôle d’activités et de soins adaptés) en collaboration avec d’autres professionnels : infirmière, ergothérapeute, psychomotricienne, kiné....

* Les centres de santé et de rééducation pour polytraumatisés, handicapés, dépressifs, anorexiques...

* Les établissements pour les enfants qui présentent des troubles du comportement : ITEP ou centres pénitentiaires.

* Les structures accueillant des enfants handicapés : CEM (centre d’éducation motrice), IME (institut médico-éducatif) ; SESSAD…

* Les structures d’accueil et de soins : CMP, CMPP, PMI, crèches, ASE (aide sociale à l’enfance)...

* Les centres de diagnostics et de rééducations : centres ressources des troubles des apprentissages, centres ressources autisme…

* Les services qui utilisent les services de psychologues pour la constitution et l’étude de dossiers : MDPH, services de la protection de l’enfance (après signalement ou soupçon de maltraitance), services d’adoption…

* Les personnels de crèches ou structures confrontées à des situations difficiles et les psychologues eux-mêmes ont besoin de séances « d’analyse de la pratique » en groupe, pour se soulager des questions, des doutes et des souffrances liés à leur pratique professionnelle.

* Les associations qui proposent des séances de soutien psychologique (« L’école des parents » par exemple) ou de l’accompagnement et des conseils (les associations de parents d’enfants handicapés).

D’autres milieux requièrent le service de psychologues, à d’autres fins que l’aide et le soin :

* La justice fait appel à des psychologues, par exemple pour l’expertise psychologique des accusés avant le procès ou pour établir le droit de garde lors d’un divorce conflictuel, lorsque les parents présentent un état psychologique perturbé et qu’il est nécessaire d’établir lequel d’entre eux sera le plus apte à fournir un foyer structurant aux enfants.

* Les grosses entreprises font appel aux services d’un psychologue du travail qui est affecté au service des ressources humaines. Il aide au recrutement d’employés qui correspondent à un profil précis : capacités intellectuelles et relationnelles, résistance au stress, capacité à l’effort, discipline et obéissance… Il s’occupe aussi éventuellement de la gestion du personnel : souffrances et stress professionnel, conflits entre employés, demandes de reconversion (bilan de compétences), formations… En montant les échelons, il peut devenir le directeur des ressources humaines de son entreprise. Le psychologue du travail peut également être embauché par un institut de sondage ou une société d'études marketing.

* Enfin, un psychologue peut se destiner à la recherche et à l’enseignement de la psychologie en tant que professeur ou conférencier.